lundi 31 janvier 2011

Mon point de vue sur la critique

Le but de ce billet est de répondre à un courriel signé Anne-Marie dans lequel elle m'a demandé pourquoi j'évite de critiquer les lectures en cours sur mon blogue, exception faite d'un véritable chef-d'oeuvre.

D'abord, je sais, par expérience, que tout auteur qui se respecte - bien entendu, je sous-entends ici le féminin autant que le masculin - accomplit un travail colossal, qui exige de lui une dose quotidienne de discipline et de renoncements successifs. Il doit sans cesse calmer l'exubérance de son imagination s'il ne veut pas trop inquiéter son entourage. (sourire) Et il se résigne à recevoir une fois par année une compensation non proportionnelle au degré de ses efforts. Voici donc mes premiers motifs d'indulgence qui justifient ma réserve habituelle.

La deuxième raison est, selon l'observation d'Agatha Christie que je cite: "Un auteur est bien mal placé pour jouer les critiques. Les remarques dans la manière qu'il aurait lui-même rédigé telles ou telles phrases ou dans la structure du récit ne sont pas forcément les bonnes pour cet auteur." J'approuve pleinement l'opinion de la perspicace romancière, car chaque livre vient combler les attentes exprimées par un public de lecteurs sans cesse élargi. Et cela va également pour tous les autres domaines artistiques.

Pour terminer, si ma lecture en cours ne soulève pas mon enthousiasme ou que je la juge franchement médiocre, le silence est souvent plus éloquent que le matraquage en règle. Souhaitons plutôt à l'auteur de se reprendre, en lui soulignant au passage que parmi la longue lignée d'écrivains célèbres, ceux-ci n'ont pas tous écrit que des chefs-d'oeuvre !

jeudi 27 janvier 2011

Entretenir sa bulle

Avant de me mettre au travail, je fais toujours un survol de l'actualité, histoire de rassurer l'auteure enfermée dans sa bulle pendant plusieurs heures, qu'elle fait encore partie de ce monde. Eh bien, laissez-moi vous dire que ce matin, j'aurais voulu habiter sur une autre planète !

Entre les horribles drames familiaux au Québec qui font beaucoup jaser les internautes sur les réseaux sociaux ces temps-ci; l'inquiétante invasion de punaises de lit dont les médias s'amusent follement à nous rabâcher les oreilles pour nous effrayer davantage; les reportages à la chaîne sur le triste sort réservé à nos aînés dans les centres de soins de longue durée, des descriptions qui m'ont donné la chair de poule en me faisant réfléchir tout haut: "Est-ce que, moi aussi, c'est ça qui m'attend un jour ?" Du côté de l'international, la révolte en Tunisie qui s'est étendue en Égypte, puis maintenant gagne le Yémen; l'attentat perpétré par des terroristes dans un aéroport russe dont le bilan s'élève à plusieurs morts et blessés. Ouf ! La liste est interminable... Quoi ? Ah oui ! J'ai oublié de mentionner les tremblements de terre, les inondations dévastatrices, les torrents de boue et les innombrables tempêtes hivernales qui sévissent un peu partout sur la planète.

C'est trop ! Je cours vite replonger dans ma bulle. Là, au moins, tout est fictif... L'écriture m'accorde un avantage inestimable, celui de détourner mon attention des déprimantes actualités.

samedi 22 janvier 2011

Difficultés de parcours de l'écrivain

Ma lecture aujourd'hui d'une entrevue de Nathalie Petrowski du journal La Presse avec l'auteure de polars Louise Penny, m'a fait penser à mon propre parcours.

Soit le fait d'avoir essuyé de nombreux refus avant que mon manuscrit soit accepté par une maison d'édition. Le choix personnel de laisser un travail rémunérateur pour se lancer à temps plein dans l'écriture afin de réaliser le rêve de sa vie. De craquer sous la pression pour respecter l'échéance de l'éditeur et s'apercevoir que ce que l'on a écrit pendant des mois à la sueur de son sang n'est au bout du compte pas très bon et qu'il faut presque tout recommencer. D'accepter de relever le défi en mettant de côté son orgueil au prix de sacrifices volontaires et d'efforts presque surhumains. D'éviter surtout de céder aux affres du doute en ce qui concerne la qualité de son écriture.

Oui... en parcourant l'article ce matin, cela m'a réconfortée. Comprenez-moi bien, je ne suis pas cinglante envers madame Penny, mais plutôt solidaire. J'approuve à cent pour cent le conseil de sa psy: "Dites à votre critique en résidence (le vilain surmoi en l'occurence) de dégager et laisser venir l'écrivain en vous."

J'ai apppliqué cette recommandation en reprenant l'écriture du tome 2 et cela se poursuit dans celle du tome 3. L'inspiration et la passion d'écrire sont de nouveau mes amis. Bien sûr, je "freake" encore par moments, comme le dit si drôlement Louise Penny, mais il m'est plus facile désormais de mettre la "switch à off" ! (rire)

mardi 18 janvier 2011

Les mots, les mots, les mots...

Pourquoi filent-ils de mon esprit à toute vapeur des jours, mais demeurent littéralement pétrifiés à d'autres ? Ce n'est pas très usuel dans mon cas, mais ça m'est arrivé hier. J'ai eu beau presser le citron, cela s'est résumé à un triste bilan après toute une journée passée devant mon écran d'ordinateur.

J'avais une humeur de chien battu quand je me suis mise à préparer le souper. (Gros soupir) Je n'avais pourtant aucune raison de buter sur les mots, je connais mon tome 3 par coeur. Pourquoi donc ? me suis-je demandée en coupant les patates comme si j'avais une tronçonneuse dans les mains. La fatigue ? Non, je dors comme un bébé ce temps-ci. Une source de préoccupation ? Rien de ce côté non plus, heureusement. Branle-bas à la maison ? Niet ! Personne, pas même un seul coup de téléphone pour me déranger dans mon occupation. Alors quoi ! me suis-je énervée en claquant la porte du four après y avoir garroché le restant du pot-au-feu. Ma question est restée sans réponse jusqu'à l'heure du coucher.

Ce matin, ô miracle ! les mots se sont alignés docilement sur ma page comme de sages petits élèves ! J'ai repris le temps perdu en l'espace d'une heure d'écriture seulement. Je vous jure, je n'avais pas assez de mes dix doigts pour suivre le tempo endiablé. C'est un vrai mystère ! me suis-je écriée, en remettant en cause ma journée d'hier.

Ce qu'il faut que je retienne de tout ça, c'est que la création ne se contrôle pas, mais la patience, en revanche, peut se maîtriser. Bonne fée, où que tu sois, pourquoi as-tu oublié de me faire don de cette indispensable qualité à la naissance ?

mercredi 12 janvier 2011

Mon coeur saigne pour toi Haïti

Lorsqu'un événement tragique survient, chacun de nous se rappelle ce qu'il faisait au moment même où il l'a appris.

Dans mon cas, lors du meurtre du président JFK, j'étais en classe et mon professeur fondit soudainement en pleurs; pour le meurtre du pasteur militant Martin Luther King, ma famille et moi étions attablés au souper et je chipotais dans mon assiette, ce qui me donna une bonne raison de déposer ma fourchette; lors de l'attaque des terroristes à New York, j'étais sur mon tapis roulant et je faillis tomber quand, sur l'écran en face de moi, je vis le premier avion s'écraser dans l'une des tours jumelles.

Le 12 janvier 2010, pendant que mon mari se chargeait d'ouvrir une bouteille de vin pour accompagner notre repas du soir, j'entendis le lecteur de nouvelles annoncer le tremblement de terre en Haïti. Quelques minutes plus tard, la télé nous montrait des images dévastatrices ainsi que des gens blessés qui couraient affolés dans les rues de Port-au-Prince. Le souper resta intouché sur la table; nous finîmes le vin pour contrer les scènes d'horreur qui se succédaient sans interruption.

Un an après, les rescapés de cette catastrophe croupissent toujours dans des tentes dans des conditions d'insalubrité. Toutes les excuses du monde ne justifient pas que l'on condamne ces pauvres gens à vivre dans cette misère. Même si les Québécois ont réagi favorablement en grand nombre pour venir en aide aux sinistrés, il reste encore tant à faire pour les sortir de leur enfer quotidien.

Prendre une minute aujourd'hui pour se rappeler comment nous étions bouleversés par cette tragédie, c'est bien. Prendre le temps d'investir une somme dans une bonne cause, c'est mieux...

samedi 8 janvier 2011

Il pleut, il pleut, bergère...

Ça ne vous inquiète pas cette pluie étrange d'oiseaux morts ? Moi oui, en tout cas... Les scientifiques ont beau nous dire que ça c'est déjà vu auparavant, que ces oiseaux se sont faits surprendre par un ouragan et bla, bla, bla, un doute subsiste dans mon esprit. Quand je pense à toutes ces industries qui ne se gênent pas pour déverser leurs cochonneries dans l'eau, la terre et dans l'air, j'ai un mauvais pressentiment.

Tant mieux si je me trompe, mais j'estime que nous devons rester vigilants. Sans être alarmiste, je crois que nous avons là un avertissement de la nature. Réagissons ! Notre Terre est trop précieuse pour la laisser se dégrader ainsi. Songeons aux générations futures à qui nous léguerons un bien piètre héritage.

Histoire de mettre un terme à mes pensées déprimantes, je sors à l'instant prendre l'air. Devrais-je apporter mon parapluie, au cas où une autre pluie d'oiseaux morts me tomberait sur la tête... Pffff!

mardi 4 janvier 2011

Oups ! J'ai triché...

Une faute avouée est à moitié pardonnée... Merci pour le proverbe, je me sens un peu moins coupable.

La semaine dernière, j'ai succombé à l'envie d'ouvrir le fichier du tome 3. Juste un petit coup d'oeil, ai-je pensé... Eh bien oui ! Comme Ève, je n'ai pu m'empêcher de mordre dans l'écriture, alors que j'avais décidé de prendre une pause jusqu'au 3 janvier. Que voulez-vous ? L'inspiration était au rendez-vous ! Et depuis, elle me colle aux basques, comme dit l'expression française. Chaque auteur(e) sait qu'il ne faut pas négliger cette grande dame quand elle se présente.

Changement de sujet. Pour ceux et celles qui sont passés me voir au Salon du livre de Montréal, histoire de vous faire patienter, je vous avais promis quelques indices à propos du dernier tome de la série RêveMarie. En voici un premier (extrait livre Esaïe, chapitre 14, verset 12):

Comment es-tu tombé du ciel, astre brillant, fils de l'aurore ?
Toi qui terrassais les nations, comment est-il possible que tu aies été abattu à terre ?

Tu disais en ton coeur: "Je monterai au ciel, j'élèverai mon trône bien au-dessus des étoiles divines. Je siégerai en roi sur la montagne de l'assemblée des dieux, aux confins du septentrion. Je monterai au sommet des nuages, je serai semblable au Très-Haut."

Mais te voilà précipité dans le séjour des morts, dans les profondeurs de l'abîme !

Vous aimez l'indice ? (rire) Bon ! Un travail colossal m'attend, mais je vous assure que j'y retourne avec plaisir. Car entre vous et moi, j'exerce le plus beau métier du monde.