vendredi 9 décembre 2016

Coup de cœur - Nirliit



Ce roman dépeint la dure réalité des autochtones dans le Nord du Québec. Le regard de l'auteure est à la fois sévère et tendre. L'écriture parfois lyrique, parfois très crue, est tout simplement magnifique.

Juliana Léveillé-Trudel n'a pas peur de décrier les injustices des Blancs faites aux Inuits. Elle dénonce leurs conditions de vie inacceptables où l'alcool et la drogue règnent en maître. Plusieurs passages m'ont bouleversée, surtout lorsqu'il est question des mauvais traitements (viols et violence) réservés aux jeunes filles et femmes. J'étais au courant de ces pratiques abusives, mais l'auteure nous les décrit avec tellement de lucidité que l'on ne peut s'empêcher de frémir d'horreur. Comme si on y assistait en personne...

Nirliit a été pour moi une lecture percutante qui exige d'être relue plusieurs fois afin d'en savourer toutes ses qualités. 



mardi 22 novembre 2016

Coup de cœur - La servante écarlate




La servante écarlate est un roman de science-fiction de la romancière canadienne Margaret Atwood. 

Ce livre est la première dystopie de l'auteure (contraire à l'utopie, la dystopie relate une histoire ayantlieu dans une société imaginaire difficile à vivre, pleine de défauts et dont le modèle ne doit pas être imité.) 1984, de G. Orwell est un exemple de dystopie. 

Synopsis: Dans un futur proche (fin du XXIe siècle), des accidents nucléaires ont pollué l'atmosphère, la société est alors frappée d'infertilité. La religion domine la politique dans une collation totalitaire menée par des hommes. Les femmes sont cantonnées dans des rôles d'épouses, de domestiques ou alors de reproductrices comme Defred, la servante écarlate qui fait office, ici, de narratrice.

Ce livre évoque l'intégrisme et l'intolérance, bref tout ce qui est susceptible d'entraver la liberté individuelle. La brillante postface de l'auteure indique qu'elle a sciemment construit sa dystopie avec des éléments qui ont existé dans le passé, ne voulant pas être accusée d'inventions tordues. Il faut toutefois reconnaître que certains éléments dans ce livre se retrouvent toujours aujourd'hui: préceptes rigoureux de différentes religions autan orientale qu'occidentales, régimes d'oppression sous contrôle dictatorial, mesure punitives des partis communistes, menaces de guerre nucléaire, représailles terroristes, exécutions barbares agressions racistes. 

Une lecture inoubliable à caractère hautement prophétique, à donner froid dans le dos par les temps qui courent...

mercredi 17 août 2016

Coup de cœur - Et que le vaste monde poursuive sa course folle


Pour moi, il y a trois catégories de lecture:
1- Celle que j'abandonne au bout de quelques pages, faute d'intérêt.
2- Celle qui me pousse à tourner les pages pour connaître la fin.
3- Celle que je savoure à longs traits en souhaitant qu'elle ne s'achève jamais.

Ce roman de Colum McCann est un IMMENSE coup de coeur! Il est de catégorie 3, vous l'aurez deviné.
Tandis qu'un funambule (Philippe Petit) s'élance sur une corde tendue entre les tours jumelles de Manhattan au début des année soixante-dix, l'auteur nous fait des micro-récits d'âmes écorchées qui se débattent en bas pour survivre. Argent, drogue, prostitution, maladie, guerre, immigration, religion, tous ces thèmes sont abordés avec une grande sensibilité.
Le style de McCann est fluide, juste et émouvant.
Un roman sur la misère humaine, pleine d'embûches mais aussi pleine d'espoir.
Superbe!

Autres romans que j'ai beaucoup appréciés de C. McCann: Zoli, Danseur et Transatlantic


 



mercredi 20 juillet 2016

Coup de cœur - Certaines n'avaient jamais vu la mer


Basé sur un fait véridique, ce roman raconte l'exode de milliers de jeunes Japonaises au début du XXe siècle, L'auteure emploie la première personne du pluriel, ce qui donne une voix puissante et musicale qui reste longtemps imprimé dans la tête et dans le cœur, une fois le livre terminé.

Julie Otsaka raconte le meilleur comme le pire durant la longue traversée du Japon jusqu'à San Francisco ; le témoignage des femmes entassées un peu partout sur le bateau est à la fois déchirant, désopilant et accablant. L'arrivée sur la nouvelle terre d’accueil ne se fait pas aisément. Les rêves et les espoirs de la majorité des immigrantes sont rapidement anéantis. Lorsque le Japon déclare la guerre aux États-Unis, les immigrés japonais sont aussitôt internés dans des camps. Les Américains prennent alors la parole dans la dernière partie du livre. Certains ont des remords de conscience en observant le départ de leurs voisins, de leur amis, tandis que d'autres affirment ouvertement leur haine. 

Ce roman choral a reçu deux prix amplement mérité: le Pen/Faulkner Award for fiction et le Prix Femina Étranger 2012. 

lundi 11 juillet 2016

Coup de coeur - La petite et le vieux


Hélène a huit ans, mais elle dit en avoir dix. Ce "léger" mensonge lui permet de livrer des journaux afin d’aider monétairement ses parents.
Monsieur Roger est le nouveau voisin qui attend patiemment la mort.
La petite et le vieux développeront une amitié hors du commun.

J'ai beaucoup aimé ce récit (autobiographique) du passage de l'enfance à l'âge adulte. La petite est pétillante à souhait et elle a la répartie facile. Sa vision concernant la misère humaine est à la fois drôle et émouvante. 

Les dialogues sont savoureux, le vocabulaire recherché, le rythme soutenu. 

Marie-Renée Lavoie évite de tomber dans le mélo en nous présentant une oeuvre d'une grande sensibilité. 

À lire absolument !

samedi 25 juin 2016

Coup de cœur - Home



L'histoire: L'Amérique des années 1950 : celle des Noirs et celle des Blancs. Frank Money est américain, noir, originaire de Lotus, une petite ville de Géorgie. Il grandit dans une famille pauvre. Les parents n'ont pas le temps de s'occuper des enfants, cumulant travail dans les champs de coton de la région. Frank passe son enfance à protéger sa petite sœur Cee de sa grand-mère malveillante, Éléonore, et tente d'oublier son quotidien misérable avec ses copains. Quelques années plus tard, Frank revient de la guerre de Corée ; il parvient à calmer ses angoisses qu'en buvant jusqu'à l'inconscience. Rien ni personne, pas même sa fiancée Lily, n'arrive à apaiser ses cauchemars. Jusqu'à ce qu'un appel au secours de sa sœur le jette sur les routes du pays et le ramène à la maison.

Mon avis :  Home (le titre est le même en français) est un court voyage intérieur, le cheminement d'un homme pour accepter ce qu'il est et d'où il vient. Frank Money trouve enfin la paix dans cette ville qu'il voulait tant quitter, dans cette communauté simple, mais soudée. Home contient tout cela : la maison, les racines, l'âme. De très beaux personnages féminins en quête de liberté et de dignité. Toni Morrison (récipiendaire d'un Prix Pulizter et Prix Nobel de la littérature, rien de moins) alterne les chapitres consacrés à l'histoire avec ceux où Frank s'adresse au narrateur dans un ton propice aux confidences. Le style d'écriture est concis, épuré et poétique. Les images sont fortes, bouleversantes. La scène d'ouverture, surtout, est inoubliable... J'ai été captivée du début jusqu'à la toute fin. L'auteure boucle la boucle de façon magistrale. 
Malgré ses 150 pages, Home est un grand livre lumineux et touchant.     

dimanche 12 juin 2016

Entrevue exclusive avec moi-même (revisitée)

Comment naît chez moi l’idée d’un roman ?
Ça peut être une phrase entendue, une musique, une séquence de film, un paysage, un rêve ou un cauchemar…

Ai-je un rituel d’écriture ?
J’écris tous les jours, souvent la nuit, emmitouflée dans une robe de chambre, les mains et les pieds bien au chaud parce qu’ils ont tendance à devenir complètement frigorifiés. Je prends aussi des notes sur des carnets que je traîne partout avec moi. Quand vient le temps de rédiger un nouveau roman, je trie mes notes et les épingle sur un tableau par ordre d’idées.

Comment je choisis mes personnages, leurs noms ?
Curieusement, ce sont mes personnages qui m’adoptent. Leurs noms et prénoms revêtent une signification particulière, selon le contexte dans lequel je veux les entendre parler, crier, pleurer, rire, danser ou mourir.

Quelles sont mes influences littéraires ?
Je lis avec avidité depuis un très jeune âge. À cinq ans, je lisais le journal à mon père pour le plaisir de le voir rire. Ce furent les bibliothèques de mon enfance qui m’ont dévoilé mes premiers trésors ; je partais toujours avec le maximum de livres à emprunter. À l’adolescence, j’ai lu les classiques français : Rimbaud, Dumas, Hugo, Flaubert, Maupassant. Puis, mes goûts ont évolué vers les merveilles de l’Angleterre : Austen, Dickens, les sœurs Brönte, Lewis Carroll, Oscar Wilde, Agatha Christie. L’américain Edgar Allen Poe m’a poussée à dévorer tout ce qui touche au fantastique et sa prolifique contemporaine, Joyce Carol Oates, suscite chaque fois mon admiration. J’ai découvert récemment Colum McCann, Fred Vargas et Toni Morrison ; quand j’aime un(e)  auteur(e), je lis son oeuvre au complet. Pour conclure, les écrivains québécois ont une place privilégiée dans mon cœur : Jacques Ferron, Dany Laferrière, Michel Tremblay, Monique Proulx, Jacques Poulin et j’en passe…

Pour moi, l’écriture c’est ?
Une drogue puissante. Le meilleur moyen que je connais pour m’échapper dans un monde merveilleux sans mettre en danger ma santé.

Quel est le plus beau compliment que l’on puisse m’adresser à propos de mon écriture ?
Que les lecteurs/lectrices me disent qu’ils ont passé un bon moment en me lisant me fait énormément plaisir.

Qu’est-ce que je fais de mes temps libres?
Ma famille, et particulièrement mes petits-enfants, est une source de grand bonheur dans ma vie. À part cela, les piles de livres étalées partout dans la maison attendent patiemment que je les consomme sans trop de modération. Je pratique le yoga et la course à pied pour garder la forme.

Quelles sont mes préférences personnelles ?
Mon petit terrier Cairn : Cooper. Un week-end entre amies. Le chocolat noir et le bon vin. Tous les bleus célestes des mers du monde. La majesté des grands pins. Un long bain moussant. Chopin. The Beatles. Stromae.

Plus que tout : un baiser mouillé de Léo, Fannie ou Raphaëlle…


samedi 23 avril 2016

Journée du livre et du droit d'auteur

Après chaque livre, je me suis dit : « Ça y est, c’est mon dernier que j’écris ! »

Voici les raisons :

Ne pas savoir que l’on sera publié, même si on a déjà été publié et que l’on pense que c’est ce qu’on a écrit de meilleur jusqu’ici.

Devoir passer de longues heures devant un écran, quand on est née avec la bougeotte.

Devoir faire attention à ses dépenses, parce que les redevances n’arrivent qu’une fois par année. Et une fois le chèque reçu, revoir son budget à la baisse…

La pire d’entre toutes les raisons, se rendre compte que l’on vole tes redevances en publiant illégalement tes livres sur Internet.

Aujourd’hui, c’est la journée mondiale du livre et du droit d’auteur. C’est d’abord un événement pour célébrer un objet cher à mon cœur et à des millions de lecteurs. Mais le but principal de cette journée est de vous conscientiser à ne pas télécharger les œuvres d’auteurs (es) qui se dévouent corps et âme à vous donner des heures de plaisir.

Je remercie chaleureusement les personnes qui nous appuient et nous lisent.