mardi 10 mai 2011

Flâneries

Je profite d'une pause, car j'ai pris de l'avance dans mon écriture. Lorsqu'on passe dix à douze heures par jour devant un écran, ça fait tout drôle de voir autre chose que des petits caractères noirs sur une page blanche. Le fait d'être lâchée lousse tout d'un coup m'a donné des ailes. J'ai claqué la porte et me suis mise à marcher, marcher, puis courir, courir, jusqu'à ce qu'une sensation de vertige me force à m'arrêter, à m'attarder.

Doux printemps, tu me fais le coup chaque fois ! Tous ces trésors en même temps pour le seul plaisir de mes sens ! Là, je me suis transformée en girouette. Nord, est, sud, ouest..., vire de bord, sud, est, nord, ouest. Dans le ciel, un grand V d'outardes me salue à son passage ; sur la rivière, maman canard barbotte, suivie de près par ses canetons ; un, deux, trois, quatre, écureuils cabriolent, la queue en panache. Il fait chaud, j'enlève mon blouson et l'attache autour de mes reins. Ce tout petit geste accentue mon sentiment de liberté. Je me sens légère, presque ivre... J'aperçois un banc et m'y assois en allongeant les jambes sur un invisible tabouret. Mon regard est hypnotisé par le courant de la rivière: droite, gauche, droite, gauche. Apporte un livre la prochaine fois, me dis-je. Oui, mais lequel ? Il y en a des piles partout dans la maison. Au caprice du hasard donc !

Je quitte mon banc à contrecoeur. La lenteur ne m'exaspère plus, elle m'habite. Cela me prend deux fois plus de temps pour revenir chez moi. Et puis ? Ça change quoi ? Hihi ! Ça change tout !

3 commentaires:

  1. Le plaisir de lire un auteur, c'est de se reconnaître un peu au fil de ses mots.
    Ton billet fut un réel plaisir à lire. ;)

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  2. Merci Sylvie ! :-) Devine quel livre le hasard a déterminé ? Ça commence par I !!!

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