Pour
la première fois, la semaine dernière, je n’ai pas été capable d’écrire un seul mot. Un petit garçon au chandail rouge face contre terre m’a enlevé toute
inspiration.
L’horreur
a évincé les autres émotions ; mon travail d’écriture m’est apparu totalement
superficiel. Touchée en plein cœur, j’ai accordé une préséance aux larmes. Pas
seulement des larmes de douleur et de compassion envers la mort tragique d’un
enfant, qui représente en soi celles de centaines, voire de milliers d’autres
comme lui, mais également des larmes de rage et de honte contre une inaction
impardonnable.
Moi
qui jouis d’une aisance confortable depuis que je suis née en plus d’avoir la
chance de vivre dans un pays où règne la paix, j’ai été interpellée comme
jamais par le sort de ces nombreux infortunés qui fuient la barbarie, les
massacres, la destruction de leur environnement et des conditions de vie inhumaines.
En
tant que citoyenne privilégiée, je ressens l’urgence de devoir aider ces victimes
de guerres. Mais comment faire ? Et par où commencer vu l'immensité de la tâche ? Les migrants sont
si nombreux déjà et d’autres suivront bientôt très certainement. Hélas ! Je
crains que cette période sombre de notre histoire s’échelonne sur plusieurs
années encore.
Ne
reste qu’à souhaiter que l’image de ce petit garçon fasse bouger les choses,
ici et ailleurs, avec empathie et générosité.
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