jeudi 3 mai 2012

Contemplation


En avez-vous ras le pompon comme moi de ce printemps frileux tapi dans l’ombre de nos mille et une protestations ? Après nous avoir offert un avant-goût du paradis estival en mars, la température nous administre depuis des semaines une véritable douche froide. Inutile de rouspéter, mes amis, même une armée de Gabriel Nadeau-Dubois n’arriverait pas à raisonner Mère Nature !

Histoire de cultiver ma patience, faute de cultiver mon jardin, je me suis remise au yoga. Cette discipline qui allie la méditation à des exercices corporels adhère également à une saine philosophie de l’existence : « Il y a dans chaque moment un bon moment ; à nous d’en profiter. » Un des principes de cette sagesse indienne énonce que c’est dans la contemplation qu’on perçoit différemment les événements. Oubliez les images à caractère religieux du Maharishi Mahesh Yogi,  les jambes repliées et répétant « om » à répétitions ! C’est en plein air que tout se passe. Il suffit de rester attentif à ce qu’on ressent, à ce qu’on voit et touche, aux sons qu’on entend.

Je vous fais part de mes dernières observations. Les fleurs printanières et les arbres à floraison ont conservé une fraîcheur inaltérable, de toute évidence due à cette température humide et constante. Les magnolias ressemblent à d’immenses bouquets de fleurs roses. Les boutons sur les branches des pommetiers et des cerisiers sont sur le point d’éclore comme des milliers de popcorns sucrés. Par terre, c’est le festival éclaté des jonquilles, tulipes, jacinthes, muguets et muscaris. La rivière est demeurée sagement dans son lit cette saison ; l’eau d’un bleu verdâtre clapote doucement sur la berge. Une bande de canards barbote en plongeant ça et là leurs becs, puis décide tout à coup de sortir en me jetant un coup d’œil désintéressé. Je ne peux m’empêcher de sourire en les regardant s’éloigner en cancanant, leurs gros popotins remuant de gauche à droite. Sous cette humidité, les odeurs de terre, d’herbes et de feuilles imprègnent encore plus l’atmosphère. J’aspire une grande bolée d’air ; je ressens instantanément une dose massive d’énergie. En revenant à la maison, je m’amuse à calculer les différentes nuances de vert ; il y aurait de quoi garnir toute la palette d’un artiste !

Finalement, le printemps n’est pas si timide pour celui qui le découvre avec tous ses sens. En ces temps houleux de débats de société, nous sentons tous le besoin de nous ressourcer. La nature est là pour nous et comme le dit le proverbe, elle fait bien les choses…

2 commentaires:

  1. Ce billet est comme une dose de vitamines.
    Merci Francine. :)))

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  2. Chante avec moi Sylvie: C'est bon pour le moral, c'est bon pour le moral, c’est bon, bon, bon... :)))

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