mercredi 30 septembre 2015

Les trois F

Dans deux mois, je serai ici:


Je sais que je fais des envieux en vous montrant cette photo, mais ce n’est pas mon intention, croyez-moi. C’est juste que des fois, il y a une raison suffisante qui vous pousse à dire oui, d’accord, je m’offre ce voyage.

Cette année, la mort d’un proche m’a flanqué une méchante claque ! C’est fou, hein, comment la perte d'un être cher peut vous faire mordre avec appétit dans la vie. Plus je vieillis et plus je sens que je n’ai plus de temps à perdre.

L’Asie me faisait peur avant, mais plus maintenant. « C’est loiiiiin ! Ça prend plus de vingt heures pour se rendre là ! », me disent certains. Ben oui, et puis après ! Doit-on se restreindre d’y aller à cause de cela ?! Je suis certaine que la Thaïlande vaudra amplement les désagréments occasionnés par une grande distance à parcourir.

En outre, je voyagerai en compagnie de ma fille et de ma filleule. J’ai baptisé notre groupe d’aventurières : Les trois « F ». Notre itinéraire est très ambitieux. Il nous conduira du centre du pays au Nord pour ensuite redescendre au Sud. Le seul fait de préparer ce voyage me donne des papillons dans le ventre. Cours de cuisine thaïlandaise, séjour de méditation chez les moines bouddhistes, trekking dans la jungle à dos d’éléphants, visites de temples et de rizières, plongée dans les eaux cristallines…

Chaque moment inoubliable sera inscrit dans un carnet et, peut-être, un jour, qui sait, une histoire naîtra de ce voyage à l’autre bout du monde. 

dimanche 20 septembre 2015

Récompense

Je jette un regard en arrière quelquefois. Je ne m’y attarde pas, si c’est pour me morfondre sur un élément négatif de mon passé, cette mission m’aide plutôt à progresser dans la vie. Cette semaine, j’ai fait un bilan de ma carrière en tant qu’auteure.

Ai-je pris la bonne décision d’écrire à plein temps, il y a de cela sept ans déjà ?

Pour être honnête, il y a eu plusieurs fois où les regrets ont surpassé la satisfaction. Mais ce fut de courts moments de découragement.

Ma passion pour écrire a vite pris le dessus. Elle a pansé les blessures de l’ego et du cœur. Elle a compensé les grosses et petites déceptions. Elle a calmé les irritations causées par l’ignorance de certains quant aux rudiments du métier. Elle m’a poussée à me surpasser malgré les doutes quotidiens. Mais surtout, elle m’a permis de croiser des personnes incroyablement généreuses qui ont contribué au succès de mes cinq projets.

À peine quelques jours après sa sortie, mon dernier roman, Miss Patrouille, reçoit des commentaires très favorables. Par un enchaînement de causes à effets, mes autres livres en suscitent tout autant et je remercie chaleureusement les responsables. Bien que j’aie toutes les raisons de me réjouir, je garde toutefois la tête froide. Je demeure concentrée sur mon sixième projet avec la volonté de m’améliorer.

À la suite de cette analyse exploratoire, j’en déduis un fait incontestable. Quand je m’assois devant mon écran, le matin, pour écrire mes histoires, je ressens toujours le même plaisir qu'il y a sept ans.

Et c’est la plus belle récompense !

lundi 7 septembre 2015

Page blanche

Pour la première fois, la semaine dernière, je n’ai pas été capable d’écrire un seul mot. Un petit garçon au chandail rouge face contre terre m’a enlevé toute inspiration.

L’horreur a évincé les autres émotions ; mon travail d’écriture m’est apparu totalement superficiel. Touchée en plein cœur, j’ai accordé une préséance aux larmes. Pas seulement des larmes de douleur et de compassion envers la mort tragique d’un enfant, qui représente en soi celles de centaines, voire de milliers d’autres comme lui, mais également des larmes de rage et de honte contre une inaction impardonnable.

Moi qui jouis d’une aisance confortable depuis que je suis née en plus d’avoir la chance de vivre dans un pays où règne la paix, j’ai été interpellée comme jamais par le sort de ces nombreux infortunés qui fuient la barbarie, les massacres, la destruction de leur environnement et des conditions de vie inhumaines.

En tant que citoyenne privilégiée, je ressens l’urgence de devoir aider ces victimes de guerres. Mais comment faire ? Et par où commencer vu l'immensité de la tâche ? Les migrants sont si nombreux déjà et d’autres suivront bientôt très certainement. Hélas ! Je crains que cette période sombre de notre histoire s’échelonne sur plusieurs années encore.

Ne reste qu’à souhaiter que l’image de ce petit garçon fasse bouger les choses, ici et ailleurs, avec empathie et générosité.