vendredi 29 mai 2015

Routine d'écriture

À quelle fréquence écrivez-vous ?

Je maintiens une discipline tous les jours, car plus on écrit, plus on est à l’aise à rédiger une histoire. Je me lève très tôt, parfois au milieu de la nuit, à cause des idées qui se bousculent dans ma tête. Quelquefois, ce sont mes rêves qui me réveillent. Ma série RêveMarie est née d’un de mes cauchemars en fait ! J’écris donc le matin et je fais mes recherches l’après-midi. La durée dépend de l’inspiration créatrice. J’essaie de me limiter à huit heures d’écriture. Pendant les corrections et le travail de révision, cela va au-delà, en raison du peu de temps que l’on nous réserve habituellement pour ce faire.  

Avez-vous déjà eu le syndrome de la page blanche et celui de l’imposteur ?

Jamais eu le syndrome de la page blanche. C’est plutôt le contraire ! J’ai trop de projets et pas assez de temps pour les écrire. Quant au syndrome de l’imposteur, celui-là est toujours présent. Le doute fait partie intégrante du processus de création. Parfois, il permet à l’écrivain de l’entraîner dans une voie sublime et parfois il le freine dans son travail. Faut savoir faire la part des choses.

Faites-vous un plan avant d’amorcer l’écriture de votre roman ?

Le plan est essentiel, surtout si l’on écrit une série. Les miens sont assez détaillés (40-50 pages environ). Ils me rendent la tâche plus facile par la suite. Dresser un portrait de ses personnages est également une très bonne idée. Plusieurs éditeurs dont les miens en demandent un de toute façon. Comme ça, ils ne sont pas surpris en recevant le manuscrit quelques mois plus tard.

À la semaine prochaine pour le volet "souffle" !

samedi 23 mai 2015

Pourquoi je cours après mon souffle

Pourquoi courez-vous encore à votre âge ?

Je réponds immédiatement qu’il ne faut pas s’arrêter de faire ce que l’on aime à cause de notre âge. Et puis l’âge qu’on a réellement n’est pas celui qui existe dans notre tête. Dans la mienne, j’ai parfois cinq ans, douze ans, vingt, trente-cinq, etc. Cela dépend des jours, voyez-vous.

Parce que j’ai un métier qui me demande d’être assise plusieurs heures, je me dois d’aller déverrouiller tous les jours en marchant. Je m’explique : déverrouiller mes jambes en même temps que mes histoires. Lorsque je marche, les idées dans ma tête fusent de toute part, se mettent en place, ou bien se modifient, s’intercalent, se fortifient, se… Ouf ! Pas reposant du tout !

Quand je cours, c’est différent. Je ne pense à rien, je me concentre sur mes foulées. L’effet est apaisant en fin de compte. Car écrire est un exercice exigeant pour le corps autant que pour l’esprit. Il faut pouvoir s’en libérer d’une manière aussi saine que possible.

J’ai l’intention de courir aussi longtemps que je pourrai écrire. L’important c’est de le faire intelligemment et graduellement. Je m’entraîne à l’intérieur l’hiver et à l’extérieur quand le beau temps se pointe. Les records, ce n’est pas pour moi, ma cadence est lente et mesurée. Ai-je peur pour mes articulations ? Au contraire, cela permet de les renforcer disent les médecins et spécialistes de l’entraînement. C’est vrai ! Je ne me suis jamais sentie aussi en forme. Pour les sceptiques, vous verrez, l’essayer, c’est l’adopter !

Sur ceci, je vous souhaite un excellent week-end et à la semaine prochaine pour une autre question réponse.

mardi 12 mai 2015

Question - réponse

Les prochains billets auront pour but de répondre à vos questions.

Quand avez-vous commencé à écrire et pourquoi avez-vous choisi ce métier ?

Mes premières histoires remontent à l’adolescence, en secondaire un, dans la classe de madame Jocelyne. Je me souviens qu’elle ne m’aimait pas tellement (c’était réciproque). Elle trouvait que mes cheveux étaient toujours décoiffés, mes ongles étaient sales, il manquait un bouton à blouse, ma jupe était trop courte, tachée, fripée, le bord décousu (elle avait une fixation sur ma jupe !), que je n’étais pas attentive à ses leçons, soit j’étais dans la lune ou bien en train de bavarder avec mes camarades. Bref, j’étais loin d’être sa préférée, sauf en devoir de composition (production écrite pour les plus jeunes que moi).

Madame Jocelyne a été la toute première à me dire que j’avais une plume intéressante. « C’est toi qui as écrit ça ? Tu ne t’es pas fait aider ? » me demandait-elle en me remettant ma copie annotée d’un air soupçonneux. Un jour, elle nous a soumis à un test de composition. Hou la la ! La classe au complet a regimbé. Un fin finaud s’est écrié : « Ce n’est pas dans le plan de cours, mademoiselle ! » Sourire en coin, madame Jocelyne a ignoré sa remarque et a exigé une page seulement sur un sujet de notre choix. Nous avions une heure devant nous pour lui remettre notre copie.

Mes camarades se sont absorbés à la tâche immédiatement. Madame Jocelyne se promenait dans les allées en jetant un coup d’œil sur les copies en passant. Elle s’est arrêtée à côté de moi. « Je constate que vous n’avez rien écrit encore, mademoiselle Gauthier ? » m’a-t-elle murmuré à l’oreille. « En panne d’inspiration ? » a-t-elle ajouté, le sourcil arqué. « Ou bien est-ce que ce test-surprise serait propre à confirmer mes soupçons ? » a-t-elle conclu comme l’aurait fait Miss Marple dans toute sa splendeur. Elle s’est redressée et je l’ai regardé s’éloigner en se dandinant. Ce test visait-il à me tester personnellement ?

Bon, il fallait absolument que je lui prouve la vérité. J’hésitais à commencer parce que j’avais trop de sujets en tête. Je ne savais pas lequel choisir. J’ai regardé l’horloge au-dessus du tableau noir. Hiiiii ! Il me restait moins de quarante minutes pour remettre au professeur un quelconque produit de mon imagination. Du calme ! Du calme ! T’es capable ! me suis-je dit en inspirant profondément. Une idée m’est venue soudain. Comme je n’avais pas le temps d’élaborer sur un thème en particulier, et puis, une page seulement ce n’était pas assez selon moi, j’ai simplement écrit sur… l’écriture. Comment je me sentais en écrivant, comment je m’y prenais pour écrire sur ceci ou cela, quels étaient les auteurs qui m’inspiraient, quelles étaient mes habitudes d’écriture et bla-bla-bla…

J’ai remis ma copie sur le bureau de mon professeur dans le temps voulu. D’accord, ce n’était pas l’histoire que j’aurais voulu écrire pour l’épater, mais l’exercice m’a révélé néanmoins que l’écriture me rendait extrêmement heureuse.

Demandez-vous à l’heure la plus silencieuse de votre nuit ; me faut-il écrire ? Creusez en vous-mêmes à la recherche d’une réponse profonde. Et si celle-ci devait être affirmative, alors bâtissez votre vie selon cette nécessité. Rainer Maria Rilke – Lettre à un jeune poète

vendredi 1 mai 2015


Voici ce que je fais entre deux séances d'écriture. Bon printemps à tous ! :-)