Ma passion pour tout ce qui est british date de mon adolescence. À cette période, je dévorais les romans de Charles Dickens, Jane Austen, Emily et Charlotte
Brönte, Agatha Christie, Sir Arthur Conan Doyle, Lewis Carroll, pour ne nommer
que ceux-là. Je rêvais d’arpenter les ruelles sombres des quartiers de Londres faisant
fi de l’épais brouillard comme Sherlock Holmes et m’imaginais fouler les landes
en Cornouailles à la recherche de l’âme sœur telle une héroïne tragique. Tournant
subrepticement le dos à la cour des souverains de France au profit de celle d’Angleterre,
la dynastie des Tudors devint une véritable obsession qui, jusqu’à ce jour, ne
m’a jamais quittée. Ma fascination pour les fantômes et revenants tire
également son origine de ce pays où ils regorgent encore dans ses châteaux et manoirs hantés.
Je me suis mise à déguster du thé
noir anglais que j’accompagnais de petits sandwiches aux concombres et de
scones. Je fus une des premières dans mon entourage à porter la mini-jupe et les bottes de vinyle
(faute de pouvoir me procurer celles en cuir), plongeant mes parents dans une
désolation totale. Je vouais un culte insensé à mes cheveux longs et droits, me maquillais
les yeux d’un lourd trait d’eye-liner noir pour imiter les yeux de biche du
célèbre mannequin Twiggy. Je fredonnais les derniers tubes des Beatles et des
Rolling Stones quand mes amies tripaient sur Adamo ou Donald Lautrec.
Dans quelques jours, je vais me
réapproprier mon cœur d’adolescente lorsque je poserai les pieds pour la
première fois en terre anglo-saxonne. Gagez-vous que je n'aurai pas les yeux assez grands ? Je vous donne donc rendez-vous à la
mi-octobre, avec quelques fantômes de plus dans mes bagages…
À bientôt !
À bientôt !